Jean-Baptiste Dumas, un chimiste à la carrière prolifique

Portrait de Jean-Baptiste Dumas ; © FDD
Portrait de Jean-Baptiste Dumas
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En 2021, les collections du FDD se sont enrichies d'un portrait sur porcelaine du chimiste Jean-Baptiste Dumas, réalisé en 1846 par le miniaturiste François-Michel Ribon. Né à Paris en 1790 et mort après 1836, cet élève de Baltz est installé au faubourg du Temple. Il représente Dumas âgé d’une quarantaine d’années, reconnaissable à la fossette qu’il a au menton, vêtu d’une veste et d’une cravate noire, d’un gilet violet et d’une chemise blanche.

Si l’on sait très peu de choses sur l’artiste qui a peint cette miniature, on connaît en revanche très bien le modèle représenté, Jean-Baptiste Dumas (1800-1884). Ce chimiste et homme politique français a exercé de très nombreuses fonctions et a apporté sa contribution à de multiples domaines au cours de sa vie.

Né à Ales, il fait son apprentissage comme pharmacien dans sa ville natale puis à Genève. Il attire alors l’attention de Humboldt grâce à ses découvertes en physiologie animale. Il poursuit ensuite ses études et ses recherches à Paris. A 23 ans, il enseigne la chimie à l’Athénée, un centre de conférences sur les sciences et les techniques, et devient le répétiteur de Thénard à l’Ecole Polytechnique. Il épouse Herminie Brongniart, la fille du chimiste, minéralogiste et directeur de la manufacture de Sèvres, Alexandre Brongniart. Son intérêt pour les liens entre enseignement et industrie, entre sciences fondamentales et sciences appliquées le conduit à fonder, en 1828, l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures pour former des ingénieurs civils destinés à travailler dans l’industrie. De même, en 1829, il entre au conseil de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale, dont il devient président en 1845. Parmi ses nombreuses publications, on trouve des Recherches pharmaceutiques sur le nouveau remède contre le goître découvert par M. le Dr Coindet, un Traité de chimie appliquée aux arts (1828) et sa Loi sur les substitutions et la Théorie des types (1835). Il est également un des fondateurs des Annales de Sciences naturelles. En 1832, il est élu à l’Académie des Sciences et reçu au doctorat en médecine. Il est également professeur à la Faculté de Médecine, au Collège de France et à la Faculté des Sciences et sera élu à l’Académie française en 1875.

A partir de 1848, il délaisse les sciences médicales pour se consacrer à la politique. Il occupe de nombreux postes et charges jusqu’à sa mort en 1884. Député, ministre de l’Agriculture et du Commerce, sénateur, il défend des projets très divers, depuis la création de banques d’assistance mutuelle pour les classes laborieuses à l’installation de lavoirs publics, en passant par la fondation du Crédit foncier et de la Caisse de retraite pour la vieillesse. Il est également vice-président puis président du conseil municipal de Paris. Dans ce cadre, il se penche sur la question de l’approvisionnement en eau potable de la capitale et améliore l’éclairage public grâce à l’invention d’un nouveau brûleur. Il est également président du Conseil supérieur de l’Instruction publique, président de la Commission des Monnaies et Médailles, fait partie de la Commission internationale du Mètre, etc. Son intérêt pour l’agronomie est également à souligner.

Le choix d'un portrait en miniature n'est par ailleurs pas anondin. La miniature n’est, en effet, pas seulement un bibelot ou une « peinture en petit ». C’est aussi un objet intime et sentimental, sur lequel est figuré le portrait d’un être cher. Elle peut être composée comme un petit portrait indépendant ou constituer un ornement de boîte ou de bijou, et est parfois accompagnée d’une mèche de cheveu. En France, la miniature prend son essor à partir du milieu du XVIIe siècle et connaît un véritable âge d’or un siècle plus tard. Elle est ainsi particulièrement en vogue entre 1750 et 1830. Les miniaturistes peignent d’abord sur papier, sur parchemin ou sur vélin, puis sur ivoire, une technique introduite en France par Rosalba Carriera en 1720, et sur porcelaine. Au cours du XIXe siècle, la miniature est progressivement supplantée par la photographie, au rôle identique mais dont la nouveauté est gage de succès.


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