Satire et vieux clystères

L'Artillerie de siège est destinée à faire évacuer les forteresses et à opérer sur les derrières de l'ennemi ; © FDD
L'Artillerie de siège est destinée à faire évacuer les forteresses et à opérer sur les derrières de l'ennemi
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Objet de dérision dans le théâtre de Molière, la seringue à clystère sert de prétexte à l’illustration de scènes licencieuses dans l’iconographie du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, l’instrument pharmaceutique devient source d’inspiration des satires politiques.

On raconte que Madame de Maintenon serait à l’origine du remplacement du mot clystère par le mot lavement. Le clystère est donc une injection d’un liquide simple ou composé que l’on pratique à l’aide d’une seringue. Utilisé depuis plusieurs siècles dans le traitement de la constipation, les clystères furent également employés dans de nombreuses autres maladies. Remède universel, acte de purification, son intérêt thérapeutique nous fait sourire.

Les caricaturistes du journal de La Caricature et du Charivari détournent l’objet pour mieux tourner en dérision leurs adversaires et transforment le symbole scatologique en épée, sceptre ou statue.

Cette mise en scène d’estampes de la collection de Maurice Bouvet vous dévoile une des facettes de la caricature médico-pharmaceutique utilisée comme arme politique. Les caricatures sont le thermomètre qui indique le degré de l’opinion publique. De tous temps et partout dans le monde, on a essayé d’administrer des médications par différentes voies d’introduction. Déjà le papyrus d’Ebers et les tablettes babyloniennes font mention des lavements.

Dominique Kassel