Les Temps modernes

Codex Medicamentarius ; © FDD
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Codex Medicamentarius Gallicus ; © FDD
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La pharmacopée est un ouvrage réglementaire destiné à être utilisé par les professionnels de santé. Son rôle est de participer à la protection de la santé publique en élaborant des spécifications communes et reconnues pour les matières premières à usage pharmaceutique. Ces normes font autorité pour toute substance figurant dans la pharmacopée : celle-ci constitue un référentiel scientifique régulièrement mise à jour. La pharmacopée est indispensable à tous les utilisateurs de matières premières pharmaceutiques, aux laboratoires chargés des contrôles de qualité et aux services d’enregistrement des médicaments.

L’idée d’une Pharmacopée européenne est née des problèmes posés par la circulation des médicaments de première nécessité au lendemain de la Première Guerre mondiale et c’est sous l’égide du Conseil de l’Europe qu’une convention internationale va être élaborée en 1964.

La Pharmacopée européenne est devenue aujourd'hui la pharmacopée commune à 31 pays européens et à l’Union européenne et tous participent à son élaboration. Son secrétariat au sein du Conseil de l'Europe est assuré par la Direction Européenne de la Qualité du Médicament (DEQM) dont les locaux sont basés à Strasbourg.

Les normes s’appliquent réglementairement à l’ensemble des états membres signataires de la Convention pour l’élaboration de la Pharmacopée européenne. Elle est complétée, pour certains états, par des Pharmacopées nationales comme c’est le cas en France : les pharmaciens doivent posséder la Pharmacopée européenne mais aussi la dernière édition de la Pharmacopée française.

La première pharmacopée nationale française résulte des dispositions de la loi du 21 germinal an XI (11 avril 1803) qui pose les bases de l’organisation de la pharmacie moderne. C‘est l’article 38 de la loi qui définit le mode d’élaboration de la pharmacopée qui deux siècles plus tard est encore suivi : « Le gouvernement chargera les professeurs des Écoles de médecines, réunis aux membres de l’École de pharmacie de rédiger un Codex ou Formulaire contenant les préparations médicinales qui devront être tenues par les pharmaciens. Ce formulaire devra contenir les préparations assez variées pour être appropriées à la différence du climat et des productions des diverses parties du territoire français : il ne sera publié qu’avec la sanction du gouvernement et par son ordre. »

La première édition paraît en latin en 1818 sous le titre de Codex Medicamentarius sive Pharmacopoea Gallica. Elle comporte 923 monographies : l’éther et la morphine y sont déjà cités, le système métrique y est appliqué. La seconde édition en 1837 est publiée en français, considérablement adaptée à l’évolution scientifique du XIXe siècle avec l’apparition des nouveaux composés chimiques comme l’iode, le brome et leurs composés, la quinine, la codéine. L’édition de 1866 introduit les nouvelles formes galéniques comme les capsules et les granules. Elle donne aussi pour la première fois la définition du médicament pour le différencier du remède : « On donne le nom de médicament à toute substance introduite dans l’économie en vue de remédier à un état de maladie. Les médicaments sont donc des matières pondérables. »Dans la préface sous la signature de Jean-Baptiste Dumas, Président de la Commission du Codex, on peut lire que ce dernier formule le vœu que le Codex de 1866 soit reconnu comme le premier Formulaire pour satisfaire les demandes et les besoins des patients qui sont amenés de plus en plus à voyager et à se déplacer en Europe grâce à la modernisation des moyens de transport.