Theobroma cacao

Linné, Materia Medica ; © FDD
Linné, Materia Medica
Informations supplémentaires
© FDD
Pot de cacao Guayaquil ; © Gérard Lorenzi ; © FDD
Pot de cacao Guayaquil
Informations supplémentaires
© Gérard Lorenzi ; © FDD

Si le cacao n’apparaît plus dans la dernière édition de la pharmacopée européenne, la graine de cacaoyer figure toujours dans la liste des plantes médicinales de la 10e édition de la Pharmacopée française : elle est inscrite dans les éditions du Codex français depuis 1818.

C’est en 1735, que Linné, dans son ouvrage Genera Plantarum, place le cacaoyer dans la classe 18 avec le nom générique de « Theobroma » qui signifie « aliment des dieux ». En 1749, dans sa Materia medica, il définit ses propriétés : « pinguis, subamare, nutriens, aphrodisiaca ». C’est en 1753 qu’il invente le binôme « Theobroma cacao » dans son Species Plantarum. Gras, amer, nourrissant, aphrodisiaque, le chocolat arrive en Europe à partir de la conquête espagnole. Cette denrée, connue depuis fort longtemps par les Mayas et les Aztèques, devient peu à peu un produit alimentaire à la Cour d’Espagne. Il est introduit en France par deux mariages royaux, celui d’Anne d’Autriche, Infante d’Espagne, avec Louis XIII en 1615 puis de Marie-Thérèse d’Autriche avec Louis XIV. Boisson royale adorée par les Reines de France, c’est un produit de luxe réservé aux privilégiés.

« Le chocolat n’est pas seulement alimenteux, mais il est encore médicament. » C’est du moins ce qu’affirme Buc’hoz, médecin de Monsieur, futur Louis XVIII.

Dès 1547, Sahagun, franciscain ayant recueilli les traditions indigènes, affirme que les graines de cacao moulues font baisser la fièvre et guérissent les maux de foie.

Dans le Traité des drogues simples de Nicolas Lémery en 1727, on découvre les propriétés du cacao, du beurre de cacao et du chocolat. Selon ce pharmacien célèbre on apprend que le cacao « fortifie l’estomac et la poitrine ; il provoque l’urine, il calme la toux ». Le beurre de cacao est « une huile fortifiante et résolutive ; on en applique sur la région de l’estomac quand il est trop débile ». Le chocolat « en quelques manières qu’il soit pris, est un bon restaurant propre pour rappeler les forces abattues et pour exciter la vigueur ».

Ces propos sont confirmés par le Dictionnaire de médecine de James en 1746, qui nous dit que « le chocolat mélangé avec d’autres drogues aromatiques a une action antidépressive et soulage les hypocondriaques ».

Au XVIIIe siècle, les apothicaires utilisent le cacao comme excipient pour faire passer le goût amer des pilules mais aussi comme remède ou chocolat de santé. Dans l’édition du Codex de 1837, on apprend que le chocolat analeptique au salep est administré dans les maladies chroniques accompagnées d’un grand épuisement des forces. Il existe également un chocolat à l’ambre gris ou chocolat des affligés ainsi qu’un chocolat au cachou qui est un excellent stomachique et l’on découvre toutes sortes de chocolats vermifuges.