Antoine Baumé (1728-1804)<BR />Les éléments de pharmacie

Antoine Baumé ; © FDD
Antoine Baumé
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Né à Senlis, d’un père aubergiste, Antoine Baumé eut une longue carrière, qui lui permit de connaître les règnes de Louis XV puis de Louis XVI, la Révolution française, avant de mourir peu après la proclamation de l’Empire. Après six années de stage à la pharmacie Geoffroy, rue du Bourg-Tibourg à Paris, où il se passionna pour les drogues, il décida de parvenir à la maîtrise. Comme il n’avait pas fait tout son apprentissage à Paris et qu’il ne possédait pas autant de lettres que les statuts et règlements l’exigeaient, il fut refusé par les gardes des maîtres-apothicaires. Après un recours au Conseil d’État du Roi, il fut reçu « par grâce » à la maîtrise par un arrêt du 21 décembre 1751. Afin d’assurer sa subsistance, il accepta la proposition du médecin Macquer de fonder avec lui un cours de chimie pour remplacer celui du Jardin du Roi qui avait disparu : Baumé préparait publiquement les produits chimiques pendant que le médecin expliquait la théorie de leur élaboration, selon une formule qui avait déjà fait ses preuves. Durant seize années, Baumé mena de front la pratique de la pharmacie, l’étude du latin, les travaux de laboratoire et l’enseignement de la chimie. Ses recherches avaient trait aux applications de la chimie : la teinture, le blanchiment, la céramique et les savons. Son étude sur le refroidissement que les liqueurs produisaient en s’évaporant bouleversa la physique. On sait qu’un corps absorbe une certaine quantité de chaleur en passant de l’état solide à l’état liquide ou de celui-ci à l’état gazeux. La quantité de chaleur absorbée est proportionnelle à la vitesse de fusion ou d’évaporation du corps : c’est pour cette raison que l’éther, très volatil, produit une sensation de froid sur la peau. Baumé fut le premier à vouloir expliquer ce phénomène. En physique, il perfectionna l’aréomètre qui, par application du principe d’Archimède, permet d’évaluer la densité des liquides à la simple lecture. Il le dota d’une nouvelle graduation plus pratique que les précédentes à laquelle son nom est resté attaché : on utilise toujours l’aréomètre de Baumé. Il publia en 1762 la première édition des Éléments de Pharmacie, puis l’année suivante un Manuel de Chimie.

Pour en savoir plus : Société d'Histoire de la Pharmacie