Guillaume-François Rouelle (1703-1770)<BR />Démonstrateur au Jardin du Roi

Guillaume-François Rouelle ; © FDD
Guillaume-François Rouelle
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Les cours de chimie qui se donnaient au Jardin des Plantes étaient faits à la fois par un professeur et un démonstrateur. Le premier rôle était tenu par le médecin ordinaire du roi qui incarnait la théorie sans jamais s’abaisser à manipuler les drogues. Le second rôle était dévolu au démonstrateur qui appuyait au moyen d’expériences les propos de son collègue lorsque celui-ci avait terminé son exposé du jour. C’est dans cette ambiance que Rouelle, apothicaire privilégié, né à Matthieu près de Caen, exerça sa fonction de démonstrateur au Jardin du Roi. Il laissait parler le docteur Bourdelin avec lequel il faisait équipe, et à la stupéfaction de l’assemblée, il déclarait que tout ce que l’on venait d’entendre était faux et absurde ainsi qu’il allait le prouver. Tout en tenant une officine, il continua de donner des cours, le commerce l’intéressant assez peu. Il fut l’un des professeurs les plus écoutés de son époque, Diderot, Bayen, Proust et Lavoisier suivirent ses cours : les trois derniers jetèrent les fondements de la chimie moderne. Membre de l’Académie des Sciences, inspecteur de la pharmacie l’Hôtel-Dieu, il refusa la situation de premier apothicaire de Louis XV qu’on lui proposa pour rester dans la ligne qu’il s’était tracée. Ennemi du « beau parlage », comme il se plaisait à le dire, Rouelle a peu et mal écrit, négligeant de rédiger ses cours pour toujours se fier à l’inspiration du moment et improviser des digressions passionnantes. Mis à part son Mémoire sur les Sels neutres qui lui permit d’entrer à l’Académie et un Mémoire sur les embaumements des Égyptiens qui parut au Journal de médecine, chirurgie et pharmacie en 1756, le testament du grand chimiste, qui contribua au développement de la chimie en France, demeura oral malgré ses héritiers qui envisagèrent en vain la publication de ses cours.